Son ventre à elle.
Comme la possibilité d’un éclatement.
Au-dedans.
Bouillon de sang, de muqueuses, de vaisseaux. Sous pression. Insupportable inflammation. Récurrente.
Elle s’allonge dans l’inconfort. Pas celui du matelas posé à même le sol. Il la rejoint, l’enveloppe de gestes attentifs et doux. De sa voix. Qu’elle aime. Plus que tout.
Il lui propose d’essayer quelque chose.
Sur le ventre, les mains sont chaudes et ses doigts, comme électrisés. Elle, ça la fait rire. Cette manière que ses doigts à lui ont de sautiller. Il lui dit que c’est très sérieux. Qu’après, elle ira mieux. Elle se tait.
Les doigts écrivent sur la peau des prières anciennes. Un murmure, de sa bouche s’échappe. Elle guette pourtant l’indice qui ferait de ce simulacre une blague, destinée à lui faire oublier un instant la douleur. Elle ne sait pas toujours distinguer sa vérité d’une forme de légèreté à l’épreuve des attaques du monde.
L’instant dure. Il demeure tout à sa tâche. Concentré. Jusqu’à ce que. Ses doigts décollent du ventre et projettent dans la chambre une invisible poussière. “C’est fini, déclare t-il. J’ai soufflé ton mal comme ma grand-mère m’a appris.”
Elle trouve repli contre son corps à lui. Ses mains lui sont encore fidèles. Dans ses cheveux, sur la peau de son dos. Elle est à l’abri, elle dérive. Ils s’endorment.
Découvre un autre de mes textes, sur le thème des règles ici.