Au bord du monde,
depuis les terrasses de l’horizon – affleurement de roches millénaires déchirées, en prise avec les éléments – l’un près de l’autre assis sur le socle en granit de la Croix de Pen-Hir,
tu es posé en moi et je suis posée en toi.
Sous nos pieds, à une soixantaine de mètres en contrebas, la mer s’acharne sur les écueils de grès.
Bouillonnante.
Écume laiteuse tirant vers le jaune lorsque brassée par les flots, elle persiste, se reforme en traîne de mariée espérant le grand large et les îles du Ponant.
Nos doigts caressent les inscriptions de ce mémorial qui nous sert d’assise dans le grand vent. Les lettres érodées sont difficiles à déchiffrer.
Il n’y a pas de dunes ici, pas de cabane.
C’est un autre littoral.
Si nous n’avions pas d’attaches, nous pourrions rester là toujours à contempler l’or du monde, épaule contre épaule. Même filtre et même viseur, champ des possibles.
Dans ce second souffle,
je pourrais être
pêcheuse de bar ou de maquereaux
joueuse de poker, bluffeuse pro
lectrice de Bussi
chasseuse de cloportes
ramasseuse de bouquet
casse-noisette
pilote de fiat 500
bretonne
heureuse
« Homme libre
toujours
tu chériras la mer ».
On sent les embruns à te lisant …
L’air de la mer… Se poser … Se ressourcer et repartir …
Sympa 🙂
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Tiens ! Tu es passée chez moi, du côté des tas d’pois…
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