Il y a au-dessus des toilettes, une petite fenêtre, et s’il m’arrive le soir, de faire là ma petite affaire, alors j’y pense, me relever, tirer la chasse d’eau et voir au-dehors dans la nuit, un visage hébété en train de me regarder….

✩✩✩✩✩✩

J’ai du thé en vrac, bio, une très jolie théière en fonte simili-asiatique, de jolies tasses, des pierres de sucre aux formes originales. Mais je ne reçois personne et je n’aime guère le thé alors la théière prend la poussière, en haut de l’étagère.

✩✩✩✩✩✩

Faire les confitures, je sais faire. Couper du bois, soigner les animaux aussi. Celle qui m’a élevé, ma grand-mère, elle m’a tout appris. A tordre le cou des poules aussi.

✩✩✩✩✩✩

Les nuits seraient infernales si je ne lui administrais pas à son insu, quelques gouttes de bourgeon de figuier dans son eau chaude le soir. Vingt-cinq ans que cela dure, il dort comme un bébé, ne gâche pas mon sommeil de ses insomnies. Vingt-cinq ans qu’il ne me touche plus non plus.

✩✩✩✩✩✩

Quand mon regard se pose sur chacun des luminaires que j’ai fixés moi-même contre le plâtre des plafonds de ma maison, je suis aussi fière qu’un bûcheron. Et puis j’éteins la lumière et je m’en vais scier du bois.

✩✩✩✩✩✩

J’ai appris son mariage par voie de presse en prenant mon petit-déjeuner. Sur la photo qui illustrait l’article, j’ai trouvé qu’elle avait forci. J’ai repris un croissant.

✩✩✩✩✩✩

Je voyais bien que le fils trentenaire de ma voisine était du genre très soigné. Et puis il était toujours ravi de me donner des conseils épilatoires quand il revenait de son cours de zumba le jeudi soir. J’ai donc pris la décision de me rabattre sur le voisin d’en face, même s’il est marié. Je suis parfaitement épilée.

Ces micro-nouvelles et personnages sont nés de mon esprit parfois illuminé. En aucun cas ils ne font référence à de vraies personnes. Ils sont par contre inspirés du génie absurde de l’écrivain Marc Menu ainsi que de ce graffiti aperçu à Quimper… Allez savoir pourquoi…