Pour nous qui oublions de boire,
de manger,
nous qui sommes rappelés à l’ordre
par nos corps négligés, déchirés;
pour nous les ventres vides,
qui réchauffons pourtant nos cœurs morts
dans les pots de nutella,
paquets de granola échoués au pied du lit,
bols de céréales avalés sur l’oreiller,
bruits du ventre un moment étouffés;
pour nous qui ne trouvons la paix
que dans le sommeil et qui
ne nous levons que
pour l’espoir de clore
nos yeux et nos chagrins, et dormir,
de nouveau dormir le plus tôt possible,
et fuir, verrouiller, tout verrouiller.
Pour nous qui vidons seuls nos maisons,
pour les vendre ensuite, bazarder souvenirs
et hortensias, tirer un trait sur les graviers,
j’écris.
J’écris pour nous les fragmentés,
les tourmentés, les bancals,
les invincibles étés,
les bombes
explosées en plein vol,
homme-diagnonal,
femmes-confettis, coeur-poudriers,
j’écris pour elle, pour lui, pour moi
pour nous j’écris,
et la roue tournera
et nous regrossirons,
j’écris tu vois.
A Baptiste, Laure, Nicolas, A…A tous ceux qui se retrouvent dans mes textes les plus personnels, qui viennent m’en parler, qui m’encouragent à continuer et pour qui mon combat est – à ma grande surprise & émotion – une inspiration… Merci d’être simplement là.
Blonde Thinking on sundays 
Il y a aussi des hommes bancals qui se retrouvent dans ce texte et merci de les avoir cité au coin d’une phrase. Cela fait partie de notre héritage universel, je crois et dans ce partage de nos vides existentiels si concrets, reste l’espérance de nous montrer solidaires les uns des autres. Un petit détail pour moi: il ne s’agirait pas de grossir, mais de maigrir…. C’est mauvais les céréales prises dans la journée avec du nutella au coin des heures. Bises Claire et garde confiance.
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Merci Jean-François ça me touche beaucoup. Si tu es bancale, trouves-toi une cale, on ne sait jamais…bisous
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C’est splendide et si vrai. Merci pour tes mots qui accompagnent nos quotidiens.
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Merci à toi ma Claire pour nous insuffler ce souffle de vie, nous accorder ce moment privilégié de lecture dans l’intimité de tes textes à nous femmes bancales, fragmentées qui pouvons simplement assumer nos envies de liberté. xxxx Nolwenn
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Je me suis, en effet, retrouvé dans ce très beau texte.
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Merci à toi.. Sincèrement
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