Il ne voulait pas d’elle. Du moins pas tout le temps.
Par intérim ou à temps partiel, en tous cas sans contrat aucun et, quand ça lui chantait lui. Si elle se montrait tendre, affectueuse, impatiente, insistante ou attentiste, irrémédiablement il reprenait ses distances.
En revanche, si son silence à elle s’étirait au fil de trop longues nuits de solitude pesante, alors il se rappelait à son souvenir; et elle, elle retombait chaque fois dans ses bras.
Non, il ne voulait pas d’elle.
Il savait pourtant comme sa compagnie lui était plaisante. Il aimait tout chez elle, son humour, son esprit, sa personnalité, son sourire. Le monde pouvait bien s’écrouler, lorsqu’elle entrait dans son appartement, plus rien à part elle ne comptait alors. Sa bouche, son corps l’obsédaient. L’idée de les posséder le dévorait totalement, réveillant en lui un feu ardant éteint depuis si longtemps. Il ne voulait pas d’elle non. Et leur relation n’existait pas. Aux yeux de personne, ni même pour eux deux. Et chaque nouvelle aube posait la lumière sur un fait désormais établi. Elle n’était rien pour lui. Ils ne seraient jamais rien l’un pour l’autre et lui, resterait aveugle. Toujours.
Elle ne savait plus que faire de cette étrange et impossible histoire, et surtout, elle ne voulait plus subir. Aussi, puisque cet homme n’existait pas dans sa vie, puisqu’il n’y avait laissé aucune trace, si ce n’est que de doux souvenirs, des souvenirs brûlés car bien trop souvent remémorés pour se tenir compagnie le soir, des souvenirs de lèvres chaudes, de regard tendre, de peau contre peau, de mots qui ne restent pas – puisque aimer cet homme était la chose la plus fatigante et usante qui lui soit donné, alors elle laissa tomber, abandonna la partie. Cet homme, cette porte au fond de l’eau, ce fantôme de son opéra, il n’était pas. Sans doute n’était-il qu’un fantasme, le fruit de son imagination ou d’un délire certain. Aussi, comme un revenant qu’on préfère ignorer pour ne plus avoir peur, elle chassa l’homme de ses pensées et de ses nuits. Elle devint sourde à ses habituels amarrages, redevint actrice de sa propre destinée, libre. Désormais inaccessible, elle lui manqua alors terriblement.
Sublime. Et parfois ô combien vrai. Tes mots m’émeuvent toujours autant ❤ …
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Très beau texte. Je ne sais pas si « L’aveugle » est le bon titre.
On peut l’appeler « l’idiot », « l’égoïste », « l’imbécile » ou encore… « Le parasite » !
(illustration très mignonne)
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Ôh ben trop merci vraiment
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Beau.
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❤
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J’aime beaucoup ton texte du jour 🙂
Parfois il faut savoir s’éloigner des relations qui n’en sont pas vraiment…
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Merci ma belle 😉
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