Sont-ce les fêtes, la nostalgie de ce qui a été perdu, l’échec qui revient en pleine tronche en particulier à ce moment de l’année – moment du bilan ?
Sont-ce ces pages qui les unes après les autres se tournent à jamais, ces étapes qui jalonnaient ma route et que je coche au fur et à mesure sur ma todo list ?
Presque plus grand chose à cocher d’ailleurs : et après ? Sont-ce tous ces petits « moins » qui font que, en cette toute fin d’année, je suis… Vacillante…
Peut-être ai-je crié victoire trop vite, peut-être me suis-je trop avancée en pensant / disant que le plus dur était passé dans cette putain de tempête qui a frappé ma vie il y a 10 mois… Peut-être étais-je trop fière d’être un gladiator in a suit ? Et après tout pourquoi douter de moi quand vous êtes si nombreux autour de moi à me dire combien je suis forte, combien j’avance bien malgré tout, combien je courbe pas le dos…
Sans doute ai-je trop bien tenu, sans doute ai-je présumé de mes capacités. Non pas que je remette en question les ressources que j’ai en moi (et que nous avons tous d’ailleurs en nous) et la foi indéfectible que j’ai en la vie…
Non.
Je me sens juste fatiguée, usée, nulle, moche (je sais vous levez les yeux au ciel), inintéressante (j’en rajoute ?) seule, seule, seule. Très seule. Et je crois que c’est normal de ressentir tout ça. Ben oui, il va en falloir du temps pour retrouver la confiance qui a été éclatée en moi…
Je n’ai plus qu’une chose à dire : qu’elle se casse cette putain d’année 2015. Qu’elle aille voir ailleurs si j’y suis tiens ! Qu’elle file en douce dans la nuit et qu’elle me lâche les baskets ! Parce que j’en ai assez soupé de cette année de merde (#grossière).
Place à 2016, à son lot de surprises, à ses opportunités, à ses nouvelles rencontres… Ouais : j’y aurai droit.
Chers vous. Vous avez fait exploser les scores de mon blog dimanche dernier en lisant mon texte Noël Gris. Un grand merci et un grand merci pour vos messages très touchants. Ce billet pour vous dire « vous inquiétez pas » et partager avec vous un texte qu’un ami très cher à mon cœur m’a écrit… Belle nouvelle année à tous ❤
Claire
« Je ne veux pas que tu restes grise, grise à deux. Je voudrais te dire que j’imagine un soleil éclairant loin là-bas, une terre poussière d’ambre pleine de chaleur où ont poussé des murs d’un ocre jaune; et j’ai vu pour les décrire que c’était peut être le jaune auréolin… Là est une maison de pierre sèche et sur le seuil ravivé par sa porte de bois vert amande, elle est assise et regarde vers où le soleil s’en va. Elle était tout à l’heure dans l’ombre de la pièce aux murs de chaux, penchée près de l’enfant qui se reposait, et elle s’est parée de ce tissu couleur de soleil. […] Elle est là sur le seuil portant le regard aussi loin qu’elle le peux jusque de l’autre côté de la mer, pour tenter de t’atteindre et de te toucher le cœur. Elle t’ envoie les dessins de cœur que l’enfant a fait, suivant de son petit doigt, les courbes des fenêtres ouvertes dans son visage chocolat noir. Elle sait que ton enfant fait pareil et qu’elle se baigne aussi dans tes cheveux de miel. Ses yeux forcent le soleil à rester plus longtemps sur toi et à t’éclairer de ses rayons régénérant porteurs de lumière et de joie pour ton âme engourdie. »