Jour 3 – Torrevieja
La ruelle est en pente très douce, les marches par paires en cascades, bordées de maisonnettes blanches et de parterres de plantes, hibiscus, lauriers roses, succulentes, petits palmiers, figuiers de barbarie.
Le carrelage est rose, joli. Le motif étoilé comme une rose des vents peut-être. Chaque propriétaire entretient le carré végétal devant sa courette et les uns arrosent chez les absents, tirent un peu plus sur leur tuyau quand il le faut. A peine humide, le carrelage déjà sèche.
Certaines cours sont ouvertes sur la ruelle, murets bas, barrières à hauteur de taille, aucune haie.
D’autres terrasses, closes, empêchent le regard intrusif. Hauts portails couronnés d’arches de fleurs de bougainvilliers roses, murets surmontés de balustrades ajourées, ajoutées, barrières de résineux odorants et collants, remparts contre les passants, contre le soleil, tarif pour la quiétude…
Ici, c’est plutôt l’ombre que l’on achète.
Jour 4 – Torrevieja
Bougainvilliers, fleurs rose-fuschias. hibiscus rouges, flamboyants. Pollen qui s’accroche au passage, tâche les vêtements, la peau, jaune persistant. Lauriers roses, blancs, caoutchoucs, figuiers, dattiers.
Inexistante bise dans les palmes pourtant, comme un chant de Méditerranée. Murmure éteint de vagues roulantes.
Cactus, plantes grasses, variétés éclopées, biscornues, asséchées, persistantes.
Chèvrefeuille, jasmins odorants à la tombée lourde du soir, parfum entêtants capiteux, odeurs mêlées, à la fois de l’enfance, de la liberté, de désirs et d’envies, d’amour enterré.
Jour 5 – Torrevieja
Torpeur. Ici le temps autre mesure, autre rythme.
Se laisser vivre, sans heure, sans heurts. Car se soigner.
Se lever lorsqu’on ne dort plus, se mouvoir lentement sous la chaleur cuisante, s’économiser pour n’agir qu’à l’essentiel.
Manger lorsque la faim. Boire tout le temps cependant. Siester aux heures trop chaudes, traîner à ne rien faire. Prendre le temps de prendre le temps, s’accorder l’ennui et entre deux, baigner le corps, l’hydrater, le soulager. Ne faire que cela avant le prochain sommeil, puis revivre de telles journées, jour après jour et ainsi de suite encore.
Aller vers soi-même.
Se retrouver peut-être.
Laisser-là son amour.
Le soleil qui écrase tout, s’économiser pour ne pas s’écrouler en plein soleil, revenir à l’essentiel finalement, au vital.
De belles images.
J’aimeAimé par 1 personne
🙂
J’aimeJ’aime