Un phare.
Toujours le même. Un ancrage. Goury.
La pluie, une amie, un refuge, un port, très petit, très petit.
Racine.
La famille, racines.
Un tatouage, un talisman. Sous la peau, une cicatrice en quelque sorte.
Un encrage.
Une constellation, les voiles, celles que tu as prises.
Ma blessure.
La lettre N. Bleue. Du bleu myosotis Vergissmeinnicht.
Oubliée pourtant.
Couleurs passées. Amours lassés. Le N, toujours le N.
Celui du noeud, d’une amarre.
Celui d’une p’tite pomme. Pommettes douces et roses, iris pervenche. Les tunnels, les trains et les châteaux d’eau dans la tête. Ma p’tite pomme boussole. N. Comme le Nord. Maintenir le cap, tenir, grandir, en sortir bien plus forte, solide, brillante. Une étoile, Norah. Deux étoiles. Elle et moi, connectées, soudées, fusionnées. Comme jamais. Un combat, notre combat de mère, de fille. A nous deux, une constellation. Ancrée.
La haine aussi. Grandissante, destructrice. Colère, rage, rage. Désillusion, déception, dégoût, dédain, destin brisé, les dés vite les dés, dans le godet. Secouer, secouer vite tout secouer, jeter vite jeter, balancer.

Nouvelle donne.
Nouvelle aurore.
Un départ, un renouveau.
Des tomates, cerises peut-être, des polochons.
Des envies.
En tout cas, ma vie sans toi.
Sans toi.