{Texte} De Cherbourg, mais fiers

“Cherbourg ?

Bled, trou paumé, ville… Heu… Ville ? Zêtes sûrs ? Ville ? Vraiment ?

Ville du bout du monde alors…

Pas grand chose là-bas.

La pluie.

Les parapluies.

Le gris.

L’arsenal, les sous-marins, le nucléaire.

Brrr donne pas envie.”

J’aime Cherbourg.

Vous allez me dire : “normal, c’est là que t’es née.”

C’est vrai, j’aime Cherbourg, j’y suis née et je manie l’art de faire aimer ma ville aux plus réfractaires. Faut dire, j’ai l’habitude. J’ai dû apprendre à défendre mon territoire depuis un moment maintenant; à écouter les critiques puis à faire découvrir toutes ces richesses… C’est devenu un peu mon travail même… Je suis persuadée que bon nombre de villes dénigrées par de pauvres clichés réducteurs, valent vraiment le détour, comme Cherbourg. Je pourrais vous prendre vous aussi par la main, vous emmener dans les ruelles cachées du petit centre-ville piétonnier, arpenter avec vous les quais, vous faire découvrir les petites adresses sympas… Je pourrais vous faire respirer la mer omniprésente,  vous expliquer les ports, les Anglais, la météo pas si mauvaise d’ailleurs, et Jacques Demy pourquoi pas… Je pourrais, mais pour une fois, je ne le ferai pas…

Est-ce que j’aime Cherbourg, parce que j’y suis née ?

Peut-être, mais pas sûr.

Ce que je sais par contre : plus jeune, je n’avais qu’une envie, partir. Aujourd’hui moins jeune, toujours j’y reviens.

Ce qui est étrange : je ne suis pas la seule.

Cherbourg : Une pépinière d’artistes

J’ai été amusée de constater que bon nombre de mes amis d’enfance ou connaissances gardaient comme moi cette connexion. Certains même ne sont jamais partis ou sont revenus vivre ici définitivement  et parmi eux, bon nombre d’artistes. Certains n’ont qu’une trentaine d’années, ils sont talentueux et subliment Cherbourg au travers de leurs créations. Ces dernières offrent un nouveau regard sur notre ville : un nouveau souffle, une belle énergie. Et c’est comme ça que j’aimerai vous faire découvrir ma ville aujourd’hui. Vous me suivez ?

François Dourlen : Cherbourg dans son Iphone

Je vous ai déjà parlé de ce photographe (Cf. Ma chronique “Quand l’Iphone inspire un photographe”) et bon nombre d’entre vous le connaissent dorénavant. Ben oui, difficile d’avoir raté cette année sur la toile ce photographe ingénieux . Son parcours a fait le buzz sur internet et bon nombre de médias ont repris son histoire à travers le monde. Ce que j’aime chez François, c’est cette imagination débordante qui réinvente la ville. Son concept : prendre en photo son iphone braqué sur un décor. Sur l’écran du téléphone, une image chargée qui revisite la réalité. Quelques exemples :

Les bâteaux de pêche cherbourgeois

La statue de Napoléon à Cherbourg

La Montagne du Roule prise depuis la gare

Il utilise aussi ce même concept pour diminuer la réalité, c’est à dire incruster des images du passé dans la ville actuelle. Allez jeter un coup d’oeil ICI par exemple.

Génial non ?

Ceci dit, j’aime aussi énormément ses clichés plus classiques.

Croyez-moi, vous entendrez parler de lui…

Baptiste Almodovar : l’œil de Cherbourg

Pour rester dans l’univers photo, THE photographe de Cherbourg, c’est Baptiste Almodovar. Il arpente la ville, en saisit chaque facette et retravaille ses photos des heures durant. J’aime les couleurs, les lumières, l’originalité des angles et surtout l’aspect déformé qu’il donne à ses clichés. C’est sa patte à lui. Ces distorsions obtenues avec un objectif FishEye sont pour moi envoûtantes. C’est un vrai plaisir de reconnaître cette marque de fabrique un peu partout dans la Manche maintenant (Baptiste est photographe indépendant et répond à des commandes). Voici quelques exemples ICI.

Baptiste a publié l’année dernière un superbe livre de ses photos cherbourgeoises et a fondé en cette fin d’année 2014 un centre culturel innovant. “Diplopie” est à la fois une galerie d’exposition, mais aussi un studio de photos, et un magasin de livres et de musique indépendante. Une sacrée vitrine pour toute cette jeunesse créative en ébullition à Cherbourg. https://www.facebook.com/diplopiestudio

Emmanuel Vassal, photographe poète

Un dernier photographe pour la route : Emmanuel Vassal et la poésie de ses clichés urbains. Passionné de photographie architecturale, Emmanuel capture la géométrie de la ville, ses lignes et autres détails graphiques. Ses photos sont minimalistes voire abstraites formant comme les pièces d’un vaste puzzle : le puzzle de Cherbourg. Les détails de murs, de  trottoirs mais aussi les cieux traversés de grues, d’avions ou de goélands, voici l’univers d’Emmanuel, un univers qui ouvre la porte aux rêves. Ce photographe fait aussi des photos plus classiques de Cherbourg, toutes aussi belles. A découvrir ici : http://emmanuelvassal.com/

Mossieur Freez, illustrateur enchanteur

Pour finir avec cet échantillon d’artistes (on peut pas tous les citer…), je vous présente Mossieur Freez qui nous enchante sur Facebook en partageant quotidiennement ses illustrations fraîches et colorées. Stickers, sous-bocks, toiles, marque-pages… Ce jongleur de feutres à l’univers bien sympathique a vraiment du style et est très prolifique. Je lui prédis beaucoup de succès ! https://www.facebook.com/LesProductionsDeMossieurFreez

Voilà, je vous ai parlé de chez moi. Cherbourg, dans les yeux de ceux qui font vibrer ma ville. Des créatifs, la tête pleine de projets, de rêves, qui nous offrent un regard différent sur le gris des pavés, la pluie ou la mer. Des qui aiment comme moi Cherbourg et qui nous rendent fiers.

Alors ? Vous viendrez ?

Chronique rédigée pour le concours #citoyens/fiers de WeLoveWords

16 réflexions sur “{Texte} De Cherbourg, mais fiers

  1. Amoureuse des mots,et de Cherbourg, la ville qui m’a vue naître, il y a 50 ans cette année, je te découvre par le biais de la page d’Emmanuel Vassal, et j’en suis heureuse ! Merci à toi de partager ce coup de coeur 😉

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  2. Je n’y suis pas née… il y a huit ans, mon mari et moi y sommes venus nous y installer, répondant à une offre emploi, et déracinant d’un coup nos enfants âgés alors de 11, 5 et presque 2 ans, avec beaucoup de questionnements les concernant.
    Au bout de deux semaines, pourtant à la mi-janvier dans le temps maussade, les deux aînés ont déclaré « on veut rester ici, on ne repart plus, hein ?! ».
    On s’y est tout de suite sentis bien, nous aussi.
    On vante notre ville et notre région à qui veut nous entendre, et on les vit avec bonheur.
    Même notre aîné n’a pas cherché son chez lui plus loin que l’entrée de la péninsule.
    Nos amis lointains viennent et reviennent. Ils comprennent, je crois.
    Merci pour vos jolis mots.
    Nous aussi, on est « d’ici », maintenant…

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  3. Bonjour ma chère bourgeoise,qu’en termes galants,ces choses là sont dites.
    Merci pour ces mots,je suis une vieille Cherbourgeoise exilée à Tours,j’y reviens chaque année avec beaucoup d’émotion.Moi aussi,je dois défendre régulièrement ce port où l’on ne vient pas par hasard ou alors…on embarque. j’ai rencontré en octobre des Cherbourgeois tellement charmants,je reviendrai les voir,c’est sûr.

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  4. Oui curieusement cette presque île agit comme un aimant on y est comme dans un cocon on part puis c est viscérale l envie nous prend de revenir , l histoire parle de nous pour dire que nous sommes un peuple pacifique par rapport à certains voisins. ….

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