Sur les cous, roulent les têtes.
Endormies.
Partout : dedans les trains – eux aussi roulant,
dedans les avions – quant à eux volant,
partout pivotent inertes,
des têtes.
Ça roule vers la gauche, ça roule vers la droite,
à la merci de tout mouvement,
aléatoires.
A droite, ou à gauche, peu importe.
Peu importe le sens,
tête blonde, bouche ouverte,
tête grise, bouche fermée,
elles roulent, elles roulent et,
doucement qui sait, elles pourraient comme
faire un tour complet.
Amusée, je m’interroge,
pauvres têtes fatiguées
inconscientes abandonnées,
je m’interroge sur
l’horizon, la raison,
les instantanés cachés
par tous ces yeux clos.
Et moi aussi je pars,
sans tête branlante,
mirettes à la fenêtre,
le nécessaire tenant
dans si peu, parce que
le nécessaire.
Je pars et j’ai peur de l’envol,
peur des oiseaux tout rouillés
pauvre plume, aux ailes abîmées.
Parce que si
si jamais si…
chut !
Bâiller, bâiller…
pas aux corneilles non
mais aux oreilles bouchées.
Je pars et pour sûr,
si jamais si…
tu sais
je t’aurais tant aimé.

Ça sent les vacances !!!!
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